Jean Paul Marat

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Date de naissance:
24.05.1743
Date de décès:
13.07.1793
Durée de vie:
50
PERSON_DAYS_FROM_BIRTH:
102645
PERSON_YEARS_FROM_BIRTH:
281
PERSON_DAYS_FROM_DEATH:
84332
PERSON_YEARS_FROM_DEATH:
230
Noms supplémentaires:
Jean Paul Marat, Žans Marats, Жан Поль Марат, Мара́, Jean-Paul Marat, Pols
Catégories:
Criminels, Journaliste, Politicien, Revolutionär
Nationalité:
 français
Cimetière:
Réglez cimetière

Jean-Paul Marat, né à Boudry (principauté de Neuchâtel) le 24 mai 1743 et mort à Paris le 13 juillet 1793 est un médecin, physicien, journaliste et homme politique français. Il fut député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution. Il a longtemps été considéré comme le principal responsable des massacres de Septembre, ce qui a noirci son image, même si les historiens sont revenus assez largement sur son rôle. Son assassinat par Charlotte Corday permit aux Hébertistes d'en faire un martyr de la Révolution et d'installer pendant quelques mois ses restes au Panthéon.

Médecin et physicien

 

Plaque commémorative sur la maison natale de Jean-Paul Marat à Boudry.

 

Natif de Boudry, dans la principauté de Neuchâtel (prussienne à l'époque, et dont le territoire correspond à celui de l'actuel canton de Neuchâtel en Suisse), il était le fils de Jean-Baptiste Marat, un capucin défroqué d'origine sarde né à Cagliari en 1704 et dessinateur en indiennes converti au calvinisme, et de la genevoise Louise Cabrol dont la famille calviniste était originaire du Rouergue ; la famille Mara, originaire d'Espagne, a donné plusieurs personnalités remarquables comme son frère cadet David (1756-1821) qui fut professeur de littérature française au Lycée impérial de Tsarkoïe Selo.

 

Une page des Recherches physiques sur le Feu avec des corrections manuscrites de la main de Marat.

 

Le futur conventionnel quitta Neuchâtel et sa famille en 1759, après ses études au collège et devint précepteur des enfants d'un armateur bordelais. Après un séjour à Paris de 1762 à 1765 où il compléta ses études et acquit en autodidacte une formation de médecin, il se fixa à Londres, puis à Newcastle en 1770, où il exerça comme médecin et vétérinaire. Entre 1770 et 1772, il écrivit Les Aventures du jeune comte Potowsky, un roman épistolaire dans le goût du temps, qui demeure inédit. En 1772, il publia anonymement An Essay on the Human Soul, puis, après son retour dans la capitale britannique, en 1773, un second écrit philosophique, A Philosophical Essay on Man, qui fut réédité en 1775. Disciple de Rousseau, il attaqua plusieurs fois Helvétius, traité d'« esprit faux et superficiel », dans cet ouvrage, mais aussi Voltaire, qu'il qualifiait d'« inconséquent » et qui lui répondit par le persiflage dans un petit article paru dans le Journal de politique et de littérature le 5 mai 1777.

En mai 1774, Marat fit paraître à Londres les Chains of Slavery, qui s'inscrivait dans le contexte de la campagne électorale qui vit l'élection de John Wilkes comme alderman, puis Lord Maire de Londres.

Après un court séjour dans les Provinces-Unies (1774-1775) et l'obtention de son diplôme de médecin à l'Université de St Andrews (Écosse), le 30 juin 1775, il s'installa à Paris, où il publia en 1776 une édition française de son traité De l'homme. Le comte d’Artois lui octroya, le 24 juin 1777, le brevet de médecin de ses gardes du corps. Il ouvrit un cabinet d'expériences où il fit des recherches en physique expérimentale, en particulier sur la nature du feu, la lumière et l'électricité médicale. En août 1783, ce dernier thème lui valut d'être couronné par l'Académie de Rouen.

En 1779, Benjamin Franklin est invité par son ami Jean-Baptiste Le Roy à assister chez le marquis Maximilien de Châteauneuf de L'Aubespine, dans son grand hôtel de la rue de Bourgogne, aux expériences de Marat, qui veut faire ses preuves aussi bien en physique qu'en médecine. En 1778, celui-ci avait présenté un mémoire sur la nature du feu, et Jean-Baptiste Le Roy qui avait été nommé membre de la commission chargée d'enquêter sur le bien-fondé des théories de Marat, avait réussi à y attirer Franklin: « Ayant exposé sa tête chauve au foyer du microscope solaire (instrument inventé par Marat), nous l'aperçumes ceinte de vapeurs ondulantes qui se terminaient en pointes torses ; elles représentaient l'espèce de flamme que les peintres ont fait l'attribut du génie »

Ces recherches lui valurent des critiques défavorables de l'Académie des sciences de Paris.

Tombé malade en 1782, outre ses démêlés scientifiques, il connut des revers de fortune, avant de perdre, en 1784 sa charge de médecin auprès du comte d'Artois. Dans les années 1780, Marat continua de soigner Claire de Choiseul, marquise de l'Aubépine de Châteauneuf (1751-1794) qui le soutenait financièrement et avec laquelle il aurait eu une liaison intéressée si l'on en croit les éditeurs de Jacques-Pierre Brissot.

Quelques années aux appointements du comte d’Artois en qualité de médecin, Marat se lia, si l’on en croit le journal l’Observateur, avec le libraire Laurent qui passait pour l’âme damnée du ministre Calonne qui, à Londres, organisait la contre-révolution avec l’appui inavoué du gouvernement anglais. Le libraire Laurent aurait été même l’éditeur véritable de la feuille de Marat.

Un autre contemporain qui connaissait particulièrement bien Marat et sa famille, l'ex-abbé Jean-Louis Giraud-Soulavie, un républicain qui fut envoyé comme ambassadeur « résident » à Genève en 1793 et 1794, confirme ces informations plus tard corroborées par Barère de Vieuzac :

« Marat sorti de Genève en 1782 et fanatisé à Londres où il retourna en 1790 car poursuivi par La Fayette, revint en 1791 se mettre à la tête des Cordeliers, principaux agitateurs de la populace. Ses deux collègues était Gasc, associé de d'Yvernois dans l'administration des subsides anglais, et Jannot-Lançon. C'est près de ces aventuriers que je fus envoyé par la République française et c'est contre eux que j'eus à lutter, surtout quand je leur prouvai que, sous le voile trompeur de leur démocratie, ils étaient le canal de la distribution dans Lyon des sommes envoyées par la cour de Londres aux chefs patriotes et aux chefs royalistes qui dévastèrent en 1793 ce point central de notre commerce. »

Il fut un temps pressenti, sans succès, pour fonder une académie à Madrid par le ministre Floridablanca, en 1788. Il souffrait de graves crises inflammatoires et croyait ses jours en danger. Il rédigea même son testament en été de cette année, qu’il confia à l’horloger suisse Abraham Breguet.

Armes, blason, devise

Lorsqu'il était médecin de l'écurie et des pages du comte d'Artois, frère du roi, Marat essaya vainement de faire reconnaître sa noblesse espagnole et enregistrer un blason que l'on retrouve sur sa correspondance entre 1778 et 1789.

« Au 1er de (émail inconnu) à un demi-aigle de (émail inconnu) au vol abaissé mouvant du parti; au 2e tranché en chef de (émail inconnu), à la bande ou demi-chevron de (émail inconnu), et en pointe de pourpre. »

— Écu surmonté d'une couronne de comte.

La Révolution

Début révolutionnaire

 

Marat par Viollat

 

Marat par Claessens

 

Le 25 juillet 1789, le comité de Constitution présentait à l’Assemblée, par la voix du député Mounier, un premier projet. À ce moment précis, Marat publie, début août, une feuille in-8° de 8 pages Le Moniteur patriote, entièrement consacrée à la critique du projet de Constitution, critique nourrie, entre autres par son expérience du modèle constitutionnel anglais. Il s'adresse également en ce sens, à la fin du mois d'août, à l'Assemblée nationale dans une lettre intitulée « Tableau des vices de la Constitution Anglaise, présenté en août 1789 aux États-Généraux comme une série d’écueils à éviter dans le Gouvernement qu’ils voulaient donner à la France ».

Marat publiciste

Le 12 septembre 1789, Marat publiait le premier numéro du Publiciste parisien, journal politique, libre et impartial journal quotidien connu sous le titre L’Ami du peuple. Il comportait normalement 8 pages in-8°, parfois 10 ou 12, quelques fois 16. De septembre 1789 à septembre 1792, Marat fera ainsi paraître près de mille numéros. Sous la Constituante, il défendit la cause des citoyens passifs, des victimes du marc d'argent. Il écrivit ainsi une « supplique du citoyen passif ». Il prit même position sur les questions coloniales entre mai 1791 et avril 1792. Imprégné de la pensée de Montesquieu auquel il avait rendu hommage dans un concours pré-révolutionnaire pour l'ironie de son texte De l'esclavage des Nègres en mai 1791 il défend la cause des gens de couleur libres, condamne l'amendement Rewbell du 15 mai qui reconnaît la citoyenneté à certains mais en discrimine d'autres. Il publie même le 18 mai 1791 un plan d'abolition progressive de l'esclavage des Noirs avec indemnisation des planteurs. À l'automne 1791 à l'annonce de l'insurrection d'esclaves à Saint-Domingue il radicalisera sa pensée prenant fait et cause pour les insurgés, dont il prédit le 12 décembre 1791 l'accès à l'indépendance. Juste avant son assassinat, ayant reçu une lettre d'un ami créole emprisonné après une intrigue de colons blancs, Philippe Rose-Roume, il s'apprêtait à reparler de la situation à Saint-Domingue dans une lettre à la Convention. Roume sera libéré peu après sur initiative de Chabot.

Marat fit deux voyages en Angleterre au temps de la Révolution. Le premier eut lieu dans les années 1790, et le second au printemps 1792. Lorsqu'il revint à Paris, Marat s'était détaché du duc d'Orléans, qu'il avait vivement défendu sous l'Assemblée constituante, jusqu'en juillet 1791, pour contribuer à développer désormais le mouvement encore embryonnaire de l'exagération révolutionnaire qui débuta de façon spectaculaire avec les massacres de Septembre 1792, se poursuivit toute l'année 1793 et se termina avec la fin de la Grande Terreur.

Jean-Paul Marat et les massacres de Septembre

Après la journée du 10 août 1792, il incite à la poursuite du mouvement en prônant l’élimination des royalistes emprisonnés. À la différence de ses précédents appels au meurtre, il est cette fois suivi par une partie de la presse, notamment girondine. La publication de l’Ami du peuple cesse au 21 août, et son dernier appel au meurtre date du 19 ; il est cependant probable qu’au moins un placard anonyme du 26 août est de sa main.

À l'avant-veille du 2 septembre 1792, celui-ci fut nommé adjoint au comité de surveillance de la Commune de Paris. Dans son journal, il racontait quelque deux jours plus tôt que le peuple était en grande ébullition et que les responsables de la journée du 10 août 1792 étaient restés impunis. Il évoquait ceux et celles qui avaient assuré la défense du château des Tuileries et la protection de la famille royale. En fait, le tribunal du 17 août avait déjà commencé à fonctionner et trois serviteurs des Tuileries avaient été exécutés, en particulier Arnault de Laporte, l’intendant de la liste civile et l'écrivain Farmain du Rosoy. Les sectionnaires extrémistes trouvaient cependant que ce tribunal acquittait trop facilement, et jugeait trop lentement. À la fin août, les visites domiciliaires effectuées pour trouver des armes aboutirent à de nombreuses arrestations ; le 30 août 1792, les prisons de Paris étaient pleines.

Les révolutionnaires se rendirent alors aux prisons, et y massacrèrent, du 2 au 6 septembre, d’abord prêtres insermentés, puis gardes suisses et gardes du corps du roi, aristocrates suspectés de complot, enfin de nombreux prisonniers de droit commun (au total, il y eut environ 1500 morts). Dès le 3 septembre, il signe, et probablement rédige, la circulaire du 3 septembre imprimée sur ses presses et envoyée aux départements et municipalités de toute la France, et appelant à la généralisation des massacres. Cette circulaire et ses écrits violents ont fortement contribué à le faire tenir pour le principal responsable des massacres, mais cette vision des choses est abandonnée par les historiens depuis les années 1930 et les ouvrages de Gottschalk et Walter.

Les commissions d'enquête parlementaire réclamées par les Girondins tardèrent à se mettre en place.

Le durcissement de la Révolution débouche aussi sur des décisions pour réglementer la spéculation. Au mois de septembre 1792 les élections de la Convention nationale qui doit succéder à la Législative ont lieu, à deux niveaux, selon les prescriptions de la Constitution de 1791.

Le 9 septembre 1792, Marat est choisi par sa section pour être député de Paris à la Convention.

Le procès de Marat

 

Triomphe de Marat

Marat porté en triomphe par le peuple après son acquittement par le Tribunal révolutionnaire. Gravure anonyme de 1793.

« Immortel défenseur du peuple et de ses droits,  

Il terrassa les grands et renversa le trône,  

Fonda l’égalité sur la chute des rois ;  

De la vertu civique offrons-lui la couronne ! »

Paradoxalement il se montra très légaliste sur le sort à infliger à Louis XVI. Au contraire de Robespierre, de Saint-Just, de Jeanbon-Saint-André il voulait un vrai procès qui permettrait de mettre en lumière les crimes du roi. Il entendait aussi expurger les crimes et délits antérieurs à septembre 1791 (fuite du roi à Varennes et fusillade du Champ-de-Mars) dans la mesure où ils avaient été amnistiés. Seule la journée des Tuileries pouvait donc être retenue contre Louis XVI comme un crime dûment établi. Il n'en vota pas moins la mort du roi dans les 24 heures et rejeta bien sûr l'appel au peuple et le sursis. Peu après, il prit l’offensive contre la faction dite des « Hommes d’État » c'est-à-dire les partisans de Brissot qu'il dénonça sans répit. Il s'en prit particulièrement à Lebrun-Tondu qu'il accusait d'entretenir des liens avec des « agents de l'étranger », notamment Édouard de Wackiers sa famille et les représentants de la banque internationale. Depuis qu'il avait été élu à la présidence des Jacobins, le 5 avril 1793, une circulaire appelant à l'insurrection et au coup d'État fut publiée sous sa signature. « La contre-révolution, affirmait-il, est dans la Convention nationale (...) Levons-nous, oui levons-nous tous ! Mettons en état d'arrestation tous les ennemis de notre Révolution et toutes les personnes suspectes. Exterminons sans pitié tous les conspirateurs si nous ne voulons pas être exterminés nous-mêmes (...) Dumouriez marche sur Paris pour rétablir la royauté (...) Aux armes ! »

Le 12 avril, Guadet donna lecture de quelques extraits de ce manifeste et, en conclusion, demanda l’arrestation de Marat. À l'issue d'un débat houleux, la Convention vota l'arrestation de Marat, qui ne s'effectua pas grâce au soutien de ses partisans. Le lendemain, 13 avril, le décret d’accusation de Marat fut émis, à la suite d'un vote nominal, par les conventionnels à la majorité de 220 voix contre 92. Quarante-huit membres se récusèrent.

Le 23 avril, l'acte d'accusation contre Marat arriva au ministère de la justice et celui-ci se constitua prisonnier. Confronté le 24 avril à ses accusateurs et à ses défenseurs, Marat bénéficia d’un jury qui lui était acquis d'avance. Acquitté le 24 avril, Marat, couronné de lauriers, fut porté en triomphe.

Les derniers numéros de L'Ami du peuple

Sous la Législative, dès la première quinzaine de décembre 1791 — et parmi les premiers futurs montagnards engagés dans cette lutte —, Marat combattit vigoureusement le bellicisme girondin dans L'Ami du peuple. Le 15 décembre 1791, il publia un plan de guerre défensive. Après cette date pour des raisons financières, il dut suspendre sa publication jusqu'au début avril 1792, mais dès lors, plus radicalement que Robespierre  il reprit le cap, tenant même un discours défaitiste après le 20 avril 1792 ; la crainte de voir la guerre profiter à La Fayette que les députés girondins ne voulaient pas destituer, motivait sa décision et l'exposa à de nouvelles poursuites judiciaires. En novembre 1792, presque seul il s'abstint dans le vote sur l'annexion de la Savoie à la France ; et en ce qui concerne les territoires occupés par la France, il prêcha à l'hiver 1792-1793, la modération à l'égard des forces aristocratiques et du Clergé que les Brissotins voulaient exclure de la vie politique. Tout cela n'était pas contradictoire avec sa plaidoirie pour la guerre à outrance contre les puissances coalisées, dans la mesure où elle était devenue défensive. Juste avant sa mort le 12 juillet 1793 à l'occasion d'un renouvellement il demanda l'éviction de Barère du comité de salut public  qui, montagnard non jacobin, fut toujours partisan de la guerre d'attaque. Ce sont toutes ces données qui le font apparaître par Thomas Paine et les conventionnels dits « modérés » (mais comme Barère et la Gironde, d'anciens bellicistes) comme l'allié objectif de William Pitt qui se félicitait du « soutien » de Marat à « sa politique guerrière » et à son rôle actif dans la première « saignée » — la proscription des Girondins — pratiquée au sein de la Convention. Et pour cause : ce furent eux qui à nouveau firent déclarer à l'Angleterre, le 1er février 1793 (sur rapport de Brissot). Au Parlement britannique, le Premier ministre arguait de l'instabilité du gouvernement français. Il était imprudent, prétendait-il, de traiter avec un comité « qui est changé et renouvelé tous les quinze jours », et dont les membres à supposer qu'ils voulussent conclure un arrangement, se trouvaient dans le cas d'être guillotinés ou pendus avant l'arrangement des ratifications. Le cabinet britannique rejetait donc dans l'immédiat toute tentative d'accommodement.« Si nous traitions avec Marat, avant la fin de la négociation, il retomberait dans la lie populaire dont il est sorti et laisserait la place à un scélérat encore plus désespéré que lui ».

L’assassinat de Marat

 

Portrait de Charlotte Corday (Jean Jacques Hauer, XVIIIe siècle)

 

Depuis le 3 juin 1793, Marat ne se présente plus à la Convention. L’évolution de sa maladie l’empêche de paraître en public. D’après le docteur Souberbielle, l’origine du mal était herpétique. Le docteur Cabanès a avancé la probabilité d’une forme grave d’eczéma ou des conséquences d’un diabète. D'autres maladies sont évoquées : dermatite herpétiforme, scabiose, dermite séborrhéique. À partir du 20 juin, son état s’aggrave et l’oblige à prendre continuellement des bains curatifs au soufre dans sa baignoire sabot en cuivre, ainsi qu'à envelopper sa tête d'un mouchoir trempé de vinaigre pour soulager ses migraines. Mais de cette baignoire équipée d'une écritoire il envoie régulièrement des lettres à la Convention qui ne sont jamais discutées.

Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, issue de la noblesse de Caen et descendante en droite ligne de Pierre Corneille, prend connaissance des événements révolutionnaires en rencontrant plusieurs députés girondins qui se sont réfugiés à Caen après leur mise en accusation par la Convention. Bien qu'ouverte aux idées nouvelles, la jeune femme est indignée par les excès de la Révolution. Considérant Marat comme un tyran et le principal instigateur des massacres révolutionnaires, elle décide de l'éliminer.

Le 11 juillet 1793, elle arrive à Paris dans l’intention d’assassiner Marat dans l’assemblée, mais doit revoir ses plans en ayant appris son absence à la Convention. Le 12 juillet, Marat reçoit la visite de députés jacobins, dont le peintre Jacques Louis David, qui sont les derniers à le voir vivant. Le 13 juillet Charlotte Corday se présente une première fois au domicile du tribun en fin de matinée mais Simone Évrard sa compagne refuse de la laisser entrer, elle essaye une deuxième fois d’entrer en contact sans succès, mais elle fait communiquer une lettre qu’elle a écrite donnant des informations sur un prétendu complot. À la troisième tentative, c’est Marat lui-même qui demandera qu’on la laisse entrer. Après un entretien qui, selon Simone Évrard dure environ un quart d’heure, Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la poitrine, le trajet de la lame qui traverse le poumon droit, l’aorte et le cœur, entraîne sa mort dans sa baignoire.

Charlotte Corday est arrêtée sur les lieux du meurtre et, après son jugement par le Tribunal révolutionnaire, exécutée le 17 juillet 1793.

Après l’assassinat

 

File:Rebull - La muerte de Marat.jpg

La Mort de Marat par Santiago Rebull, 1875.

 

File:Death of Marat by David.jpg

La Mort de Marat par Jacques-Louis David (1793)

 

Le peintre et conventionnel Jacques-Louis David est chargé d’orchestrer les funérailles de Marat qui, surtout uni à Lepeletier de Saint-Fargeau, est présenté comme martyr de la Liberté, avec toute la phraséologie chère à l’époque. Cet épisode de communication intense ne durera que quelques mois, mais a eu un fort impact, y compris historiographique. Le 15 juillet, David prépare l’exposition du corps aux Cordeliers, mais l’état de décomposition, dû à une chaleur intense, ne permet pas de montrer Marat au public, le peintre décide de le recouvrir entièrement d’un drap, sauf la plaie causée par l’assassinat. Grand organisateur des cérémonies, David prévoit pour le mardi 16 juillet 1793 un impressionnant cortège qui part vers 18 heures. Le convoi part de la rue des Cordeliers, passe par la rue de Thionville, le Pont-Neuf, le quai de la Ferraille et remonte jusqu’au Théâtre-Français, pour se rendre aux Cordeliers, où a lieu l’inhumation. Un peuple immense défila toute la nuit, à la lueur des flambeaux. Le Club des Cordeliers a demandé à déposer dans le lieu de ses séances le « cœur » de Marat, il rejoint celui de Buirette de Verrières qui y est déjà exposé. Dans les semaines qui suivent, des centaines d’hommages seront faits à l’Ami du peuple à travers la France et des statues des « martyrs » sont inaugurées un peu partout.

Marat est « panthéonisé » le 21 septembre 1794, mais dès le 8 février 1795, un nouveau décret le dépanthéonise, précisant que l’image d’aucun citoyen ne figurera plus dans l’Assemblée ou en un lieu public quelconque que dix ans après sa mort ; ses restes sont inhumés dans le cimetière (disparu aujourd'hui) de Sainte-Geneviève, près l'église Saint-Étienne-du-Mont, le 26. Le tableau est rendu à son auteur qui le conservera jusqu’en 1820 date à laquelle il fut confié à Antoine-Jean Gros qui le cache à Paris jusqu'à la mort de David.

À la suite de l’assassinat, plusieurs villes de France, comme Saint-Nazaire ou Le Havre se baptisèrent Marat. Ce fut l’affaire de quelques mois. On trouve, aujourd’hui encore, quelques traces de ces dénominations, des rues (Ivry-sur-Seine, Décines-Charpieu) portent son nom.

En 1921, le régime soviétique baptisera un cuirassé du nom de Marat, le prénom Marat est utilisé en Russie (par exemple, Marat Safin), et l'on trouve des Marat (nom propre) en France, en Sardaigne (pays d’origine), en Italie, en Espagne.

Sources: wikipedia.org, news.lv

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